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Dix-sept V1 et leur bien-aimé président Mehdi Derouazi ont quitté femmes et enfants durant trois jours pour sacrifier à la traditionnelle sortie d’équipe du premier week-end de février. Une belle habitude instaurée par Georges Passera scrupuleusement respectée par ses successeurs. Après avoir éclusé, euh écumé, Ovronnaz, Madrid, Lisbonne et Crans-Montana, nos aventureux vétérans avaient porté leur choix sur Liverpool. Un rapide coup d’œil sur le calendrier de Premier League – tiens, Liverpool-Arsenal samedi 8 février – suffisait à lever les dernières objections. Mission fut donc donnée à nos deux anglophones, le bouffeur de trèfles irlandais Damien Weyermann et l’éleveur de mouton écossais Christophe Léger, d’organiser le voyage. Captain Dam’ s’attela à la tâche avec la générosité qui a fait sa réputation sur le terrain (à fond, du début à la fin) tandis que Light supervisait les opérations avec la discrétion qu’on lui connaît.

Voyage parfaitement organisé donc, avec dès l’arrivée à Liverpool vendredi après-midi, une petite visite à The Cavern, le club mythique où débutèrent les Fab Four (non, pas Linus, Cazo, Odrio et Gégé; les autres Fab Four, aussi appelés Beatles). Par un heureux hasard, The Cavern se trouve également être un pub. Premières gorgées de bière donc, le temps de découvrir la faune locale (blonde, très court vêtue, pas frileuse) et de constater que l’on peut être bourré à l’heure du thé. La soirée se poursuit dans une ancienne église polonaise transformée en un restau-boîte de nuit. The place to be, à n’en pas douter, à Liverpool. Pour preuve, le dress code assez strict qui prohibe les baskets et oblige Eric à aller faire un peu de shopping. Pour preuve également, la présence dans un carré VIP de José Henrique, authentique joueur des Reds, forfait pour le match du lendemain. Malgré les tentatives d’approche de Mehdi, l’Espagnol a refusé de signer à Collex. A l’écart des négociations présidentielles, les V1 se mêlent aux autochtones.

Samedi 11h, les troupes réapparaissent en ordre relativement convenable pour le rendez-vous du matin. Au programme: le grand match Liverpool-Arsenal. A Anfield pour les plus passionnés, au pub pour les plus raisonnables. Le mythique stade des Reds est un temple largement investis par les marchands. Photo devant la statue de Bill Shankly, photo devant la grille ornée du célèbre You’ll never walk alone (une devise qui parle beaucoup aux vétérans, lesquels ne sont effectivement jamais seuls à marcher sur le terrain), et il est déjà temps de gagner son siège. Même s’il y aurait à dire sur la lente transformation des grands stades anglais en destination touristique, l’ambiance est à la hauteur des attentes. Juste avant le coup d’envoi, le stade entier reprend You’ll never walk alone dans un mélange de ferveur et de fureur qui vous fait dresser le poil. Le début de match est inoubliable. Sous nos yeux, Liverpool frappe quatre fois en 19 minutes. Skertel deux fois sur balles arrêtées, Sturridge et Sterling pour un doublé en contre. Arsenal est K.O. debout. Luis Suarez ne marque pas mais son impact sur le jeu offensif des Reds est impressionnant. Liverpool joue comme on l’aime à Collex: agressif et rapide devant, solidaire et discipliné derrière. La démonstration qu’une équipe sera toujours meilleure que onze individualités.

Fans des Reds, dont ils ont acheté les écharpes, les bonnets, les pins, nos V1 finissent plus douchés qu’Arsène Wenger lorsqu’il faut regagner le centre-ville à pied, sous la pluie battante.

Le soir, après la visite de quelques pubs et d’un repas dans une brasserie, égayé par le visionnement de quelques vidéos distrayantes avec un âne, des châtaignes, un Afghan et une poignée de porte, direction Le Privilege. Et oui, car si en Suisse les boîtes ont des noms anglais, là-bas, c’est la french touch qui fait chic. Le nom de la disco sera d’ailleurs la seule chose d’à peu près chic de la soirée… Scannage des cartes d’identité à l’entrée, imposant service d’ordre, le ton est rapidement donné. A l’intérieur, l’ambiance est surréaliste. Musique techno à fond (si l’on peut appeler ça de la musique), au point de faire sursauter les verres sur les tables, pour un parterre de gamins gavés de pilules non agrées par le doc Kalitha. On se croirait dans une soirée costumée tant les filles rivalisent de vulgarité: platform shoes livrées sans le mode d’emploi, minijupes obligatoires et choucroute capillaire à faire passer Amy Winehouse pour Geneviève de Fontenay. Liverpool de luxe… C’est drôle un moment, jusqu’à ce qu’une bagarre éclate. Les bières volent, faisant valser les choucroutes et les pilules. Un rouquin maigrichon tente de faire avaler un litre de vodka (avec la bouteille) à un videur, lequel décline l’invitation à coups de poings dans les dents. C’est plus qu’il n’en faut à Lolo et Mehdi pour justifier leur réputation de bonnet de nuit, tandis que plusieurs préfèrent l’ambiance cosy d’un pub. Extinction des feux 4 heures, RAS.

Au matin du dernier jour, les persiennes mi-closes, la tête encore vibrante du boum-boum du Privilege, les seize rescapés (Dan et Tolga ont du rentrer la veille au soir pour raisons professionnelles et familiales) se retrouvent pour le check out puis se scindent en petits groupes selon l’affinité du moment. Mehdi convainc quelques courageux de visiter Anfield (ils trouveront porte close, sold out), Damien en entraîne d’autres vers une visite des docks tandis que les amateurs de café cherchent un endroit sans bruit ni bière. C’est toute la magie de ces sorties d’équipe et la force de ces V1 où chacun se sent à l’aise avec tous, où l’on assoit à une table sans regarder qui est à côté. La dernière tablée a pour cadre un pub près des docks. Au menu: des bières et encore des bières pour faire passer un fish&chips mémorable. Savri est à mourir de rire, le petit couple à côté est à mourir d’ennui et le fish&chips à mourir tout court. Dans l’avion du retour, les ronflements remplacent les rires, sauf pour Claudio, toujours un poil nerveux à 8000 pieds. Lundi, c’est le boulot, mercredi c’est l’entraînement et l’année prochaine c’est… C’est où au juste l’année prochaine?

 

Et voilà quelques souvenirs de ce week-end mémorable :

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