FC Collex-Bossy - Choulex 2-2 (1-1)
 

De mémoire de Collésien, il y a bien longtemps qu'une telle bise n'avait soufflé sur Marc Burdet, balayant le terrain A avec une telle violence qu'il fallait viser le parking pour cadrer la buvette. De mémoire de vet', il y a bien longtemps que Collex n'a pas battu son meilleur ennemi, le FC Choulex. Sept ou huit ans, selon les sources historiques. Souvent, les V1 ont cru que cette fois, les coéquipiers de ce bon vieux Domingo Rodriguez allaient mettre un genou à terre. Souvent, toujours même, leur enthousiasme fut douché par un fait de jeu, un manque de réalisme, une erreur défensive. Collex-Choulex, c'est deux fois l'an la preuve que la paramnésie (le sentiment de déjà vu) existe et qu'elle joue en blanc et noir.

Le match de ce vendredi 16 mai, décisif pour la deuxième place du classement, ressemble aux précédents épisodes de ce "classico" du championnat de 1er degré: Collex qui joue bien, domine, se crée des occasions, et en face Choulex qui résiste avec plus d'intelligence que de souffle, et fait preuve d'un réalisme ahurissant. Cet air connu se joue au rythme d'un scénario lui-même déjà vu lors des deux derniers matchs contre Perly: bon début de match, maîtrise globale du ballon, et but pour l'adversaire sur sa première occasion. Cette fois, c'en est même caricatural! Choulex ouvre le score à la 20e minute sur ce qui est son premier tir mais qui n'est même pas une action. Au départ, un ballon chahuté par le vent que Malik Sow tape malencontreusement en direction de son gardien. Douglas Lopez se saisit de la balle avec la main (elle partait dans la lucarne). A tort selon l'arbitre, qui n'imagine même pas que le vent ait pu être pour quelque chose dans cette passe hasardeuse. En face, l'artilleur en chef Frank Chow ne se fait pas prier pour placer le ballon dans la lucarne malgré un mur rouge.

Cela fait 0-1 au lieu de 2-0 voire 3-0. Car Collex s'est procuré avant cela quatre ou cinq occasions nettes dans le premier quart d'heure. Mauricio Montiel, Simon Yohannes et Eric Baubonne ont tour à tour le but au bout du pied. Baubonne est même clairement fauché dans la surface en tout début de match (3e) mais l'arbitre estime alors que c'est la faute du vent.

Sur le banc, Lolo qui a déjà vu ce match 10 fois, est chaud bouillant (dans la mesure de sa capacité d'énervement). Julien, lui, est cette fois d'un calme olympien. Il n'a pas tout tort. Sur le terrain, Collex insiste, presse un adversaire qui n'a jamais paru aussi lourd, aussi gros, aussi lent. Physique de chêne mais souplesse de roseau, les Choulésiens font comme dans la fable de La Fontaine, ils plient mais ne rompent pas. Sans doute parce que ce sont des roseaux pensants (cette fois, c'est du Rousseau). Choulex cède toutefois juste avant la mi-temps, sur une récupération de Mauricio Montiel. L'ailier mexicain sert Pierre Quilez qui décale en une touche Eric Baubonne seul à cinq mètres. Tout en finesse, le subtil Eric connaît également ses classiques et égalise d'une Madjer limpide (1-1).

Collex a le vent en poupe, quoique toujours de côté, au retour des vestiaires. Fraîchement entré pour Simon Yohannes, Dan del Rio chipe un ballon dans les pieds d'un défenseur et lance Eric Baubonne dans la surface, qui sert Mauricio Montiel. Son plat du pied au ras du poteau fait mouche (43e 2-1). Quelques minutes plus tard, une action similaire offre à Eric Savricouty le but du K.O. Un pied trop ouvert, le vent trop fort, et la chance passe. A l'heure de jeu, Choulex, qui a davantage la balle sans vraiment être dangereux, obtient un corner que Domingo Rodriguez face au vent tire directement (2-2). Collex fait entrer du sang neuf pour forcer la décision mais les attaquants collésiens ratent de peu la cible (2 fois) ou se heurtent au surprenant Piccoli, gardien au débotté et acteur deux fois décisif devant Savricouty et del Rio. Dans la dernière minute, l'arbitre aurait pu siffler un coup-franc aux 16 mètres pour une faute sur Mauricio Montiel mais préfère s'en prendre à Pierre Quilez pour un mot mal interprété. Là encore, un sentiment de déjà vu...

Au coup de sifflet final, le bilan est frustrant: 7 ou 8 occasions nettes d'un côté, un coup-franc indirect et un corner direct de l'autre, et 2 partout. Malgré la déception de n'avoir pas pu mettre Choulex à 3 points (4 avec la différence de but), les V1 continuent de montrer de belles choses sur le terrain et restent maîtres de leur destin. S'ils gagnent leur deux derniers matchs, mardi 20 à Onex (20h30) puis lundi 26 contre Satigny (20h15), ils seront assurés de finir deuxièmes. Choulex, lui, doit encore affronter Perly, sacré champion par le match nul de ses deux poursuivants.